J'ai enfin vu ce mail dont on a tant
parlé, succès surprise au box-office américain,
mais tout de même produit par une Major (la Fox)...
Ce road-movie familial (avec un
scénario un sur-écrit à mon sens) évoque
plusieurs thèmes, mais un m'a particulièrement
intéressé, celui du loser/winner.
Le père de
famille est formateur en winning. Il tente de vendre un
bouquin sur la réussite. Sa fille veut participer à un
concours de beauté (Little Miss Sunshine).
- Tu penses que tu
peux gagner ? lui demande son père avec le regard bien vif
propre aux winners des années 80.
Son grand-père
est beaucoup plus mesuré. Pour lui, ce n'est pas la réussite
qui importe (Machiavel encore, le défilé de poupées
barbies déjà refaites de partout à la fin du
film est en cela horrible), c'est d'essayer, et surtout, d'être
soi-même.
Cette petite fille
qui dénote par rapport à toutes les autres n'aurait
certes pas dû pouvoir participer à ce concours. C'est
une des faiblesses du scénario.
Little Miss Sunshine
échoue là où Reprise
d'Hervé le Roux
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=15586.html
et El Viaje
de Fernando Solanas
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=8470.html
ou L'Avventura d'Antonioni
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=677.html
avaient réussi (enfin, je trouve).
Ce n'est pas le but
qui compte, mais le chemin pris. Lorsqu'il y a des détours (et il y en a dans le film !!! Carrément trop même !), l'intérêt d'arriver à la fin (découvrir la femme qui hurle dans le documentaire sur les piles Wonder, trouver son père, découvrir l'ami disparu) s'égare dans les aventures que l'on vit pendant le voyage.
Reste néanmoins
une belle morale à Little Miss Sunshine : "Le plus dur est d'être
soi-même".
"Fuck!" à tout dit le gamin,
"et puis merde !". Pas facile pour soi-même, ni pour
les autres.
Mais au moins, on
est vrai. Et pas dans un rôle.